• Tel un être diaphane,

    Longs filigranes blancs

    Épinglés d'étoiles d'argent,

    Elle est en contemplation.


    La forêt est son écrin,

    Ses cheveux de neige, sa parure.

    Les hirondelles l'illuminent.

    Elle est gaité.


    Autour d'elle,

    Tout est calme.

     

    Le ciel bleu nuit

    Poudroie de confettis d'albâtre pur,

    La lune diffuse son parfum mystérieux.

    L'herbette offre ses atours,

    Le feuillage se fait or.

     

    Elle est joie.

     


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  • Il y a des jours comme des soleils de roses

    Déployant des océans de dune

    Aux couleurs du rêve...

     

    Il y a des douceurs de pêche

    Au milieu de l'été.

     

    Des vagues noires d'écume

    Qui arrachent et qui tuent

    les larmes de l'hiver

    Dans le regard d'un enfant...

     

    Et puis il y a l'Aurore du Monde

    La luciole de nos yeux

    Le firmament de nos émerveillements.

     

    Il y a le Je et le Tu,

    L'interstice de l'Amour,

    Le lieu de toutes les Joies.



    Il y a des poussières d'Âme

    Qui brodent des festons de tendresse

    Emportant toutes les guerres

    Dans l'Infini céleste

    Le pays des étoiles.


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  • Il est tôt, ce matin là.
    Elle s'est installée à une des petites tables rondes
    Du bistrot de la gare.
    Elle vient le voir pour la première fois.
    Elle le sait chez lui.
    Elle ne lui a pas fait part de son passage.
    Elle aime les surprises.
    Elle commande un café,
    Prend son téléphone,
    Appelle...

    Elle ouvre la porte de tous les possibles.
    Les rêve heureux.
    Empreints de complicité.
    D'éclats de rire.
    De courses dans le sable.
    Leurs silhouettes se découpant en ombre
    Sur la plage.

    Son cœur bat vite.
    Ému de son audace.
    Il sera là dans quelques minutes.
    Puis ce sera dans quelques instants.
    Quelques secondes...

    - Allo ? , entend-elle.


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  • Le noir des tranchées saupoudre de papillons blancs les fleurs du chemin

    L'éclat brun des poupées vertes jaillit au cœur de la nuit

    Semée de gravillons, de brisures de verre, de brûlots, de charbon

    Les sentes champêtres exhalent des odeurs d'outre-tombe

    Le rouge-queue, la mésange, l'alouette s'emplissent des frimas de l'automne

    L'hiver s'abat sans bruit dans un silence fracassant.


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  • Convier le vent à emporter les nuages. Se hausser sur la pointe des doigts de pied, mouillés de rosée, bercés de fraicheur. Regarder là-haut, tout là-haut. L'air pur. La transparence.


    Voir passer l'oiseau d'un jet rectiligne, sans faille. Vif. Tranquille.


    Appeler la bruine, la brume.

    Perdu. Noyé. Incertain, hésitant.

    Confus.

    Sans direction. 

    S'asseoir. S'emplir. Se poser. S'apaiser.


    Héler la rivière. Qui charrie le limon. Roule les boues. Nettoie les rives. Héler la rivière. Regarder la force du courant.

    De gros bouillons détricotent les amoncellements.

    Monter sur un rocher. Laisser passer la crue.
    Évoquer la Source. Boire, se vivifier et se nourrir de lumière.


    Convier le vent à emporter ses nuages. Voir venir l'orage tranquillement. Au-dessus du ciel bas, le soleil nous attend.


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  • Ce poème a été inspiré par des photos de Rêves de Plume

    Les arbres roulent leur bosse à travers les siècles
    Entassent rides et lichens sur leurs troncs vénérables
    Récoltent les cicatrices de scies intempestives
    Vibrent des racines de la terre à la couronne des cieux
    Accumulent leur sagesse en boules naturelles
    Et l'offre généreusement à qui sait les écouter
    Les arbres présentent leur bosse en offrande au temps.


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  • L'oiseau assoiffé de verticalité

    Regarde le monde qui chavire


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  • On a tous une fragilité en nous

    Une écaille de poisson fichée dans notre sève

    Un doudou oublié dans un ailleurs perdu

    Un caillou en travers d'une chaussure

    Des non coincés au fond de nos vallées

    Un chaton disparu miaulant à notre oreille

    Des larmes comme des piqûres d'abeilles

    Une grand-mère aux mains trop rêches

    Des coups de pieds en guise de câlin

    Un grand frère trop intelligent

    Un nuage posé dans notre ciel

    Un cœur fêlé comme une vieille branche

    On a tous besoin d'Amour

    D'un oiseau qui chante dans notre jardin

    D'un rayon de soleil sur notre prairie

    D'une source gazouillant à l'orée de nos forêts.

    On a tous besoin d'Amour

    On a tous une fragilité en nous

    Qui fait jaillir nos arcs-en-ciel

    On a tous au fond de nos armoires

    Sous un tas de mouchoirs usés

    Des trésors magiques qui sommeillent

    La montre à gousset d'un grand-père

    L'aquarelle d'un arrière-grand-oncle

    Une dentelle fait main dans la nuit des temps

     

    On a tous enfouis au fond de nous une cabane de jardin

    Construite au temps des culottes courtes

    Enfouie loin, très loin

    Dans la cabane, il y a

    Des jonchées de jeux, une cascade de rire,

    Une grosse marmite d'optimisme

    L'art de créer la beauté,

    Un air de guitare, une mélodie pour tabourets bancals

    Un tableau rayonnant comme un coucher de soleil

    Un chant à faire pleurer les libellules,

    Un poème crachant des perles d'or

    On a tous au fond de nous une cabane à merveilles

    Un joyau à mille facettes

    Qui nous attend en tout temps

    Et nous met l'horloge au beau fixe.


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  • Laisser le temps d'hier
    Se perdre dans le courant de la rivière


    Un clin du ciel chante à la treille

    Un nuage léger, léger ombre la table en fer ouvragé

    La brise effleure un bras doucement bronzé

    Un enfant rit dans l'éclat du soleil

    Dans la rivière, la labradorite scintille

     

     


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  • Le printemps s'essaie à des rires d'été
    Tandis que les larmes de l'azur
    Cachant les sourires de la lune
    S'amusent à colin maillard.
    Je te cherche
    parmi les brins d'herbe
    Y trouve l'araignée
    Et la sauterelle
    Je me mire dans la mare du jardin
    Tes yeux n'y sont pas
    Je hume la brise
    Ton parfum est absent
    Un long cheveux blond
    Accroché au poteau
    Es-ce le tien ?
    J'écoute le vent
    Il me parle de silence et d'absence
    Il se tait. Recroquevillé.
    Sans mots.

    J'arrête une libellule
    Lui confie
    Une attention, une douceur
    Un murmure à son aile gauche
    Près de son cœur, près de sa bouche
    "Si tu la vois,
    Dis lui que je suis là pour elle
    Comme elle est là pour moi."


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