• Le plus grand héritage qu'un parent puisse offrir

    à ses enfants est le souvenir de son amour.

    La poésie de ma vie

     

     Il est vingt-trois heures. La maison est profondément endormie. Les enfants ont regagné leur lit depuis longtemps. La deuxième a pris son sirop. Elle est toujours décalée. Le soir, elle refuse de s’endormir. Le matin, avec le sirop, elle est debout à six heures.

    « Il n’y a pas moyen qu’elle nous foute la paix. » pense la mère. Quand elle est excédée, ce qui lui arrive souvent, elle le dit à voix haute.

    La mère ne compte plus les années qui la frappent d’insomnies de fin de nuit. Elle se réveille vers quatre heures du matin. Se lève. S’installe dans le fauteuil du salon. Lit. Elle commence la journée saoulée de fatigue.

    Son naturel, plutôt impatient et impératif, se colore d’irritabilité et de découragement général. Elle se révèle durablement insatisfaite. Angoissée par l’idée que quelque chose de positif puisse arriver, angoissée à l’idée de tout ce qui se passe mal. Générant une tension palpable autour d’elle. Sa vie la dépasse, la déborde, l’exaspère.

    Elle aime se lever au milieu de la nuit, volant des heures de vie entre parenthèses. Mais elle ne le sait pas.

    Pendant ce temps, elle fait ce qu’elle aime sans avoir à donner le change. L’obligation de donner le change est une de ses grosses difficultés. Elle a une réputation à tenir. Elle ne vient pas de n’importe où.

    Dans son adolescence, elle submergeait les bornes qui encadraient ses actes. Difficilement contenue. Petite déjà, elle avait payé cher cette image à donner, les bras enfermés dans un carcan en bois. Construit à l’initiative de son père. Pour qu’elle se tienne droite en classe.

    Elle était le point de mire. Les uns, reconnaissants de ne pas avoir un tel sort. Les autres se disant qu’elle l’avait sans doute mérité. Elle en avait conçu une fierté agressive en même temps qu’une humiliation révoltée.

    Elle pouvait paraitre volontaire, déterminée. Se révélait plutôt autoritaire et harcelante. Beaucoup l’évitait. Elle réussissait à avoir une cour restreinte, subjuguée par l’énergie qu’elle déployait pour obtenir ce qu’elle voulait.

    Les heures de lecture de la nuit lui permettaient d’exister en dehors du regard des autres. Elle pouvait laisser retomber la tension intérieure. Elle ramassait les morceaux épars d’elle-même jetés au monde pour le happer. Elle se rassemblait, se reconstituait dans la voix unique du livre qui l’occupait. Si le sommeil lui offrait le repos, ces moments la nourrissaient.

     

    Cette nuit-là, elle profite de ses heures de sommeil comptées. Au profond de sa nuit, elle entend des pleurs. Resserrée sur elle-même, la chape de la fatigue encore à vif, elle s’enfonce dans le lit. Les pleurs, des cris plutôt, se prolongent. Elle se retourne. Grommelle. Son conjoint ronfle bruyamment. Elle s’agite. Ses mouvements n’entament pas le sommeil du père qui dort comme un sonneur comme elle aime à dire.  Les cris s’imposent, stridents. La fureur la saisit. Même la nuit, elle la dérange maintenant. Malgré le sirop.

    Elle est gentille. C’est vrai. Si gentille. Si attentive. Elle ne sait pas quoi faire pour faire plaisir. Trop gentille peut-être. Oui, c’est ça, trop gentille. Trop attentive. Servile peut-être. Et maintenant, elle hurle la nuit.

    Elle se lève. Violente. Va chercher l’enfant ruisselante de son cauchemar. La secoue.

    « Tu vas te taire ! Tu vas réveiller tout le monde ! »

    L’enfant est terrorisée. De son cauchemar. De l’hostilité de sa mère. Elle sent les doigts de l’adulte s’enfoncer dans les muscles de ses petits bras. Ça fait mal. Elle tremble. Suffoque. L’agression des doigts dans la chair se desserre. Des cris, qui disent tout ce malheur, lui échappent. Pourtant elle sait qu’elle doit se taire. C’est comme ça. Être gentille. Ne pas se faire remarquer. Faire ce que maman dit.

    L’enfant est juchée dans les bras de la mer. Brutalement. Arrive ainsi au rez-de-chaussée.

    « Descends. Tu es trop lourde. Passe devant », dit la mère dans un chuchotement rugi. L’enfant est déposée. Sèchement. Pieds nus sur le carrelage du couloir. Entame les marches de l’escalier en béton. S’enfonce dans les profondeurs sombres de la cave.

    La plante de ses pieds et ses jambes crient.

    Pas un mot. Pas une plainte. Elle connait les comportements contradictoires de sa mère. De la tendresse apparente à la plus grande violence. Sans que rien ne laisse présager le changement.

     

    C’est l’hiver. Il fait froid dans la grande cave aux multiples pièces. L’enfant ne comprend pas. Qu’y fait-elle au milieu de la nuit ? Ne pose pas de question. Sait qu’elle a fait une très grosse bêtise. Laquelle ? C’est souvent comme ça. Sa mère se fâche, devient violente, crie, la secoue ou la frappe sans qu’elle comprenne. Elle est une enfant qui fait beaucoup de mal. C’est comme ça. Elle oblige sa mère à se fâcher alors qu’elle n’aime pas ça.

    La mère ouvre la porte de la cave de la chaudière. Allume l’électricité. « Reste-là. Je vais chercher un tapis pour que tu n’aies pas froid. »

    L’enfant est seule. En compagnie des relents du cauchemar. Et de la douleur d’être si méchante avec sa maman. Elle pleure sans bruit. Tremble. Les larmes coulent silencieusement. Elle ne parvient pas à les arrêter. Elle se hait de faire tant de mal. Ça tord le ventre qui a mal d’être si méchante.

    Elle ne sait plus si elle préfère rester seule dans la cave ou si elle veut que sa mère revienne.

    La voila. Elle apporte une carpette. De rien du tout. A quatre sous. Vert kaki. Couleur guerre. La pose près de la chaudière.

    « Couche-toi là. Tu auras bien chaud avec la chaudière. Je reviendrai te chercher quand tu seras calmée. » Le ton se veut conciliant. L’enfant est dans la confusion.

    Seules quelques larmes sur ses joues. Muettes. Des tremblements de part en part. Si maman la prenait dans ses bras. Lui faisait un câlin. La mère a besoin d’aller au bout de sa fureur. La cave est le moyen le plus doux qu’elle connaisse. Elle sait qu’avec elle l’enfant est en danger. La cave la protègera jusqu’à ce qu’elle se soit calmée.

    Pendant trois nuits, l’enfant se réveille en hurlant. Pendant trois nuits, la mère la fait descendre à la cave.

    La petite passe devant. Docilement. Tête basse. Ventre douloureux. Avec la haine d’elle-même. Etouffant ses sanglots. Joues trempées. S’allongeant sur la maigre carpette couleur guerre. Sans que la mère ait à le demander.

     

    Quand la mère a éteint la lumière, fermé la porte à clefs, quand le bruit de ses pas s’est éteint, l’enfant met son pouce dans sa bouche. Elle sent toute la méchanceté qui vient d’être déposée en elle. Son petit corps de trois ans lui fait mal, son ventre se tort. Pourquoi est-elle si mauvaise ? Elle a tellement envie d’être gentille. Pourquoi elle oblige maman à la punir ?

     

     

    Docteur, Muriel Salmona, présidente de l'Association Mémoire Traumatologique et Victimologie :

    "Les conséquences sur la santé, sont à l'aune des violences subies, plus elles ont été graves, fréquentes et plus les conséquences sur la santé sont importantes : risques de mort précoces par accidents, maladies et suicides, de maladies cardio-vasculaires et respiratoires, de diabète, d'obésité, épilepsie, de troubles psychiques, d'addictions, de douleurs chroniques invalidantes, etc. Les symptômes psychotraumatiques tels que la mémoire traumatique, l'intensité des angoisses, des attaques de panique, des douleurs sont de véritables "boîtes noires", contenant toute la mémoire des sévices, même ceux dont il n'est pas possible pour la victime de se souvenir parce qu'elle était trop petite, la structure cérébrale permettant d'intégrer les souvenirs - l'hippocampe - n'étant fonctionnelle qu'à partir de 2-3 ans comme nous allons le voir, ou parce qu'une amnésie psychogène de survie s'est installée, ce qui est fréquent pour ne pas mourir de désespoir. Mes patients ont la chance - parfois miraculeuse - d'avoir survécu, mais combien ne sont plus là pour témoigner."

    Les violences sont le plus souvent des conduites anesthésiantes et dissociantes, mécanismes de protection qui s'est mis en place sous la menace de l'intégrité physique (confrontation à sa propre mort ou à la mort d'autrui) ou l'intégrité psychique. La vie psychique s'arrête, le discours intérieur qui analyse en permanence tout ce qu'une personne est en train de vivre est interrompu, il n'y a plus d'accès à la parole et à la pensée. Ces conduites vont avoir un rôle d'auto-traitement . Elles sont une drogue et génèrent une véritable addiction qui permet aux agresseurs d'échapper à une souffrance psychique liée à une mémoire traumatique provenant le plus souvent de violences subies dans l'enfance et réactivée par une scène ayant lieu avec son propre enfant (pleurs, refus d'obéir...)

     

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  • Bleu ébouriffé...

    Et si c'était tous ces bleus au cœur qui pourtant s'ébrouent en autant de gouttelettes d'amour offertes au fil des jours et des rencontres comme des arc-en-ciel pour célébrer la beauté de la vie ?

     

    L'accueillante d'une association au service des femmes qui se prostituent m'a dit :

    " Les femmes qui se prostituent sont comme des vases brisés. On peut les aider à recoller les morceaux, mais un vase recollé ne sera jamais comme un vase intact."

    Parmi les femmes prostituées se comptent nombre de victimes de la maltraitance qui ont appris à ne pas se protéger, à être humiliées et qui deviennent la proie facile des proxénètes.

     

    Mes soeurs et frères de maltraitance, je voudrais tant nous aider ...

    Ceux dont les ancêtres sont des piliers vermoulus

     

     

    Depuis deux ans, plutôt depuis 5 ans ou même 10 ans, voire depuis l'aube de ma conception s'abattent sur ma vie de grandes tempêtes qui me demandent beaucoup de souplesse pour plier sans me rompre. En ce moment, le vent est force 7 à l'image de celui qui secouait les couronnes des grands châtaigniers de ma forêt cet après-midi et qui chahutait en tout sens les ramures vert soutenu des hauts conifères environnants dans un mugissement de haubans bousculés.

    Malgré vents et marées, je tente de maintenir la barre et le cap. Secouée par moment de sanglots silencieux que j'accueille comme une délivrance du trop.

    J'aimais passionnément mon travail. Pourtant mes 14 années de vie professionnelle, ont été interrompues, à mon désarrois et ma honte, par 5 ans de dépressions longues et profondes qui ont été classées en longue maladie et m'ont fait perdre mon travail pour me stigmatiser "invalide". C'est à ce moment là qu'a été posé le diagnostic caractéristique des anciens enfants maltraités - ce que j'ai appris depuis peu - je souffrais de troubles bipolaires. J'ai pu bénéficier du traitement adapté. Les antidépresseurs qui m'avaient été prescrits de façon permanente pendant 14 ans pour dépressions récurrentes sont aujourd'hui connus pour augmenter la fréquence et la gravité des dépressions mélancoliques qui m'assaillaient.

    Comme tant d'autres adultes anciennement maltraités, je suis régulièrement aux prises avec des personnes harcelantes. Ayant intégré enfant l'interdiction de me protéger, en prise avec un doute lancinant et l'absence de confiance en moi, ces personnes réveillent  des terreurs archaïques qui minent mes capacités à me défendre faisant de moi une proie idéale.

     

    ...Il y a un an, j'ai découvert les recueils de traditions spirituelles et de sagesses philosophiques. Ces pensées, présentées parfois dans de petits livres sans prétention, nourrissent ma vie intérieure et m'apaisent, bousculant mes certitudes et mes fonctionnements pour m'entrainer vers un regard bienveillant sur moi-même, les autres, la vie. Ils éveillent en moi l'espérance, la confiance et m'apportent sécurité et douceur. Ils sont devenus des compagnons de tous les jours, me donnant une sensation de satiété heureuse quand le vide affectif me dévore, le doute m'assaille ou la tristesse nauséeuse s'abat.

    Quelques uns de mes livres de chevet :

    Les secrets de l'ho'oponopono, la méthode des sages hawaïens pour faire la paix avec soi et avec les autres Carole Berger C'est malin Poche

    Les quatre accords toltèques Don Miguel Ruiz  Essai | poche | Jouvence
     
    Se changer changer le monde Christophe André , Jon Kabat-Zinn , Pierre Rahbi , Matthieu Ricard , Ilios Kotsou 


    J'habite maintenant la nature que je côtoie et qui me procure des joies profondes. Je connais  la  gratitude de sa beauté et de sa plénitude. Notre complicité se renforce de jour en jour. Et nous dialoguons de concert lorsque je me promène.

    Je n'ai trouvé la clef de la concorde heureuse qu'avec de rares humains - tant ont abusé de ma fragilité. Ma vulnérabilité me dessert. Mais j'ai trouvé la confiance dans les arbres et les plantes dont je m'entoure. Je partage avec eux des moment de bonheur. Les larmes qui brillent sur mes joues sont de bonheur. Et j'apprends à échanger avec les animaux par une communication pleine d'émerveillement et de complicité joyeuse qui  me fait rire généreusement.

     

    Mes soeurs et frères de maltraitance, je voudrais tant nous aider ...

     

    La nature devient un refuge éclairé dans la nuit

     

    Je cherche depuis la fin de mon adolescence à guérir les plaies inscrites dans ma constitution alors que j'étais encore un fœtus. Le doute fondamental, la honte et la culpabilité d'exister sont des stigmates redoutables jetés en don de naissance à l'enfant maltraité. Qui le comprend ? Beaucoup le condamnent et l'accusent de ne pas faire d'effort et de vouloir être assisté alors qu'il arrive à l'âge adulte. Il suscite rarement l'empathie et la bienveillance. Quand il n'a pas été soutenu et soigné précocement, tout en lui est plaies et bosses, reviviscence des coups, des propos dénigrants et mortifères entendus de l'adulte tutélaire et de ses abus de confiance quant ils ne sont pas sexuels.

     

    Mes soeurs et frères de maltraitance, je voudrais tant nous aider ...

     

    Le cœur enserré dans la glace des mots venimeux exprime l'indicible par la beauté saisissante de l'art

     

     

    Le site de Muriel Salmona, psychiatre, "Mémoire traumatique et victimologie" est un point d'appui important pour moi. Trouver les symptômes qui me minent  et me diminuent depuis si longtemps décrits précisément, lire la présentation minutieuse des attitudes des persécuteurs me permet de diminuer la honte et le doute engrangés dans mes fibres et de tenter de sortir de la culpabilité insidieuse : non, ce n'est pas moi qui étais en tort; oui, c'est bien ça que j'ai vécu; oui, ma mère était dangereuse et nocive à ce point...

     

    Cet article pour faire connaitre le site de Muriel Salmona, pour tendre la main à ceux qui ont vécu ça, pour demander aux autres d'être attentifs autour d'eux et savoir quoi faire...

     

    Partagez autour de vous afin que l'aide nécessaire soit donnée aux enfants victimes le plus tôt possible, afin de permettre aux adultes, anciennes victimes, de chercher l'aide dont ils ont besoin.

     

    Je suis quant à moi à la recherche d'un psychothérapeute formé... Jusqu'ici, je n'en ai pas trouvé. Comme le précise Muriel Salmona la psycho-traumatologie est encore une discipline confidentielle. Il est fort difficile de trouver le thérapeute qui saura accompagner avec tact, délicatesse et compétence les victimes de maltraitance.

     

     

    Le site "Mémoire traumatique et Victimologie" de la psychiatre Muriel Salmona décrit précisément ce qu'endurent les enfants maltraités.

     Voici l'extrait concernant les violences psychologiques dont j'ai été principalement victime, les violences physiques ayant eu une part moins importante :

     

    "Les violences psychologiques sont une arme très efficace pour soumettre, dominer, asservir et elles ont pour but d'imposer une domination pour avoir l'autre à disposition et pour l'instrumentaliser à loisir, lui faire jouer tous les rôles. La domination passe par le rapport de force, par la manipulation, par l'intimidation, par la menace, par la terreur qui peut être obtenue par un simple regard de « tueur » ou de « fou », mais aussi par la sidération obtenue par des comportements hors normes, incompréhensibles, incohérents. Elles sont une véritable entreprise de démolition identitaire utilisée pour conditionner les victimes de façon qu’elles se ressentent comme inférieures, incapables, incompétentes, inintelligentes, coupables, n’ayant aucune valeur, réduites à une chose, pensant n'avoir aucun droit.

    Elles ont pour but de créer chez la victime :

    • un climat d'insécurité physique et émotionnelle, voire de terreur, par des conflits à tout propos, des intimidations, des menaces, des chantages affectifs, des sous-entendus perpétuels, une agressivité et une hostilité permanente, des colères soudaines, une intolérance à la moindre contrariété ou opposition, des attitudes dures, cruelles, une indifférence affichée, un non-respect de la vie familiale, de ses règles, des horaires, du partage des tâches et des charges financières.
    • un climat de contrainte, de contrôle et d'isolement, par une surveillance continuelle (des sorties, des dépenses, des fréquentations, de l'habillement, etc.), par l'imposition de règles de vie contraignantes, avec harcèlement, non-respect de l'intimité et séquestrations.

     

    PHOTO CENSURÉE RÉALISÉE PAR MON CONJOINT QUI ME MALTRAITE DEPUIS 24 ANS

     

    La victime est isolée du monde comme derrière une vitre sans tain, sous surveillance constante

    Photo Dan Rodgerson

     

    • un sentiment d'infériorité, de dévalorisation et d'humiliation par des disqualifications et des dénigrements répétés, des critiques incessantes et des paroles blessantes sur le physique, l'expression verbale, les capacités intellectuelles, le travail, les tâches domestiques, l'éducation des enfants, le comportement amoureux et sexuel.
    • un climat de culpabilisation et un sentiment d'incompétence, par des plaintes et des critiques, des exigences irréalistes, des attitudes de rejet et de frustration, de jalousie, organisant la sensation d'être continuellement en faute.
    • un sentiment de confusion et de doute, par des attitudes et des messages incohérents, des mensonges, des manipulations, des interprétations concernant tous les faits et gestes, des procès d'intention, des mises en scène, et par une non-reconnaissance, une négation et un mépris des besoins fondamentaux, des émotions, des sentiments et de la souffrance, entraînant chez la victime une incapacité à avoir confiance en ses jugements, ses réactions et ses désirs.

    Ces violences psychologiques reposent sur une imposture totale. Tous les propos, tous les comportements sont des mensonges et des abus de pouvoir et n'ont d'autres buts que de manipuler la victime. Elles sont intentionnelles et mises en scène sous couvert d'amour (jalousie, contrôle, chantages, violences sexuelles), d'éducation, de nécessité, de responsabilité, d'impératifs professionnels, économiques ou de sécurité. Elles sont toujours présentées par l'auteur comme étant uniquement dues à l'attitude de la victime, survenant par sa faute : « tu m'as énervé, tu es insupportable, dangereuse, tu fais tout pour me mettre hors de moi, pour me contrarier, me frustrer, etc. », alors qu'elles sont "fabriquées" de toute pièce pour les besoins de l'auteur. Ce dernier peut en toute indécence s'autoriser ces mensonges, il est aidé par les stéréotypes et les fausses représentations que la société véhicule sur la famille, l'amour, la sexualité, l'éducation, le travail, l'obéissance, la hiérarchie, la sécurité, et par les inégalités encore profondément ancrées au sein de cette même société, et bien trop tolérées par elle. L'auteur sait que ces violences sont illégitimes et injustifiables, qu'elles portent atteintes aux droits et à la dignité de la victime, mais il peut se permettre de les commettre, particulièrement dans le huis-clos d'une famille, d'un couple, d'un lieu de travail, d'une institution, et se comporter comme un tyran en toute impunité.

    Ces violences psychologiques sont souvent présentes dès le début de la relation entre l'auteur et sa victime (que se soit dans le couple, au travail…) mais elles sont noyées dans un climat de séduction, de protection, ou de nécessité pour le bien de la victime. Elles sont très souvent repérées par la victime comme anormales, injustes ou incohérentes, mais celle-ci ne s'autorise pas à en tenir compte ni à faire confiance à son jugement et à ses émotions, du fait de la rationalisation de l'auteur qui arrive à tout brouiller en mettant en scène sa conviction inébranlable dans le fait qu'il a raison et qu'il croit vraiment à ce qu'il dit, du fait également des stéréotypes véhiculés par la société qui empêchent aussi la victime de se défendre et de se donner raison (les parents aiment toujours leurs enfants, les hommes c'est comme cela : ils sont maladroits, exigeants, pas psychologues, ils ont des besoins sexuels impérieux, les femmes sont plus intuitives, plus sensibles et romantiques, en amour c'est normal de de faire des concessions, c'est normal d'être au service de l'homme que l'on aime, au travail il faut obéir aux ordres, etc.), et aussi du fait que la victime pense que le comportement de l'auteur n'est pas intentionnel (il ne se rend pas compte, il est comme ça, ce n'est pas de sa faute, il faut lui expliquer, il a souffert, je vais le changer grâce à mon amour…).
    Les violences vont s'intensifier ensuite, progressivement et inexorablement, elles vont tisser une toile d'araignée autour de la victime au fur et à mesure de son engagement dans la relation, dans son travail, et au fur et à mesure des efforts qu'elle va déployer pour s'adapter aux situations de violences, les anticiper, les éviter, y survivre en développant des capacités hors normes pour comprendre l'auteur.

     

    La victime de ces violences sera consciente des violences et de l'enfer qu'elle vit mais elle sera très efficacement prise au piège car :

     

    PHOTO CENSURÉE RÉALISÉE PAR MON CONJOINT QUI ME MALTRAITE DEPUIS 24 ANS

     

    Prise au piège d' une toile d'araignée, chaque esquive de la victime resserre l'étreinte destructrice.

    Photo Dan Rodgerson

     

     

    • ses analyses et ses émotions seront continuellement disqualifiées et niées par l'auteur (c'est pas si grave, tu exagères, c'est de la comédie, etc.).
    • l'auteur entretient un sentiment de culpabilité, d'incompétence et de dette chez elle de façon totalement construite (tu n’es bonne à rien, tu me rends malheureux, tu es folle, tu ne vaux rien, personne ne voudra de toi, avec tout ce que j'ai fait pour toi, sans moi tu n'es rien, tu as vu comme tu es moche…), ce sentiment l'empêche de penser que l'auteur n'a pas le droit de se conduire ainsi et qu'il le fait intentionnellement.
    • les violences répétées sont à l'origine de troubles psychotraumatiques qui entraînent un état de dissociation et d'anesthésie émotionnelle qui vont empêcher la victime de comprendre ses réactions et ses émotions. D'un côté, elle sait qu'il s'agit de violences graves, injustifiables mais, comme elle est coupée de ses émotions, elle doute. De l'autre, elle est submergée par des émotions incohérentes qui explosent pour un oui ou pour un non, qu'elle ne sait relier aux situations de violences et qui lui font craindre d'être folle. Cet état de doute, d'incertitude, de confusion permet à l'auteur de mettre en place une emprise, de la manipuler et de lui dicter ses émotions, de lui imposer ses pensées et de lui imposer un rôle dans sa mise en scène.

    Ces violences s'accompagnent de la mise en place d'un contrôle et d'une emprise permanente pour détruire la confiance en soi et l'estime de soi de sa victime. Cela passe par la critique systématique, par l'humeur, la colère, la menace, par la négation des perceptions, par le non-respect des besoins et des opinions, par la prise de décision unilatérale, par la manipulation affective, par l'argent, par le rejet de ses responsabilités sur l'autre, par la restriction des contacts avec les autres, par l'intimidation physique, par des humiliations à connotations sexuelles.

    Les violences psychologiques sont très destructrices, entraînant de très graves atteintes à l'intégrité psychique avec de véritables déstructurations assimilables à des morts psychiques ou pouvant pousser ses victimes au suicide, mais elles sont difficiles à prouver. Il est pour cela nécessaire de collecter des témoignages et de garder des preuves (lettres, messages téléphoniques, SMS ou mails).

    Site du Docteur Salmona : Mémoire traumatique et victimologie

     

     A lire également L'Enfant qui dormait dans la cave


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  • Réflexion libre : ne laissez jamais un code vestimentaire se mettre au travers du chemin de chaussettes originales.

     

    Pur jus : en direct de l'Univers. En cas d'absence, adressez-vous à Dieu.


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  •  

    Le chemin n'est pas de s'engager vers la paix

    La paix est le chemin

     

     

     


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  •  

    Fais de ta vie un rêve

    Et de tes rêves une réalité

     

    Anonyme                                                                                                                   

     

     

     


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  • "(...) Jade me parlait d'une flamme, mais pas comme toutes les flammes, une flamme à la fois toute petite et fragile, mais pas comme toutes les flammes, une flamme à la fois toute petite et fragile et qui , bien qu'exposée à tous les vents ne s'éteindrait jamais, n'arrêterait pas de danser pour apporter de la chaleur, de la lumière et de la joie à toux ceux qui l'approchent. Elle ne voulait pas qu'on la regarde comme on regarde un feu de cheminée, un feu non pas destiné à consumer mais à illuminer. Au fond de l'âtre, au fond de l'âme (...)"

     

    Jade et les sacrés mystères de la vie. François Garagnon. Existe en poche.

     

    Proposition : Demandez-le à votre libraire de quartier plutôt que de le commander aux marchands du net chez qui  les conditions de travail sont scandaleuses.


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  • Le jour de ta mort,

    Quand tu seras face à toi-même et face à l'Univers

    Je te souhaite d'être heureux de ta vie

    Fier de ce que tu es devenu

    Et de t'aimer totalement.


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  • Ne haïssez pas les gens qui agissent mal.

    Mais que votre compassion vous pousse à tout faire pour les arrêter - car ils se font du mal à eux-même en plus de ceux qu'ils tourmentent.

     

    Le Livre de la Joie


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  •  

    L'Univers a semé une graine

    La graine a grandit, s'est fortifiée, s'est élevée,

    Elle est une parcelle de vie,

    Comme nous le sommes

    Précieuse comme nous.

    Fauchons-nous nos enfants

    Pour les mettre en décor ?

    Ne comprenant pas leur langue,

    Fauchons-nous les enfants

    De l'autre côté de la Terre ?

     

    Nous ne parlons pas la langues des Arbres,

    N'entendant pas leur protestations

    Et leur souffrance,

    Nous nous arrogeons le droit

    De semer la mort parmi les Sapins

    Pour agrémenter de vert notre Noël.

    Chaque Arbre coupé seulement pour le plaisir

    D'une quinzaine de jours

    Est une entaille dans le cœur de l'Univers.

    Retrouvons le respect du Vivant.

     

    L'Univers se porte mal et nous aussi

     

    Quand commencerons-nous

    A le protéger

    A nous soigner ?

     

     

    A tous les arbres de la Terre

     


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  • Don José Carmen est un paysan mexicain dont les terres se situent dans la Vallée de Santiago. Il s'appuie  sur les traditions ancestrales Aztèques. Il a, de plus, découvert la possibilité d'échanger avec les plantes. Sa sensibilité et son écoute  lui permettent de recevoir les informations de son environnement dont il a besoin pour cultiver la terre et faire croitre les légumes. Non seulement il parle aux plantes  mais elles dialoguent avec lui. Elles le renseignent sur leurs besoins. Une telle coopération s'appuie sur un profond respect et l'Amour inaccoutumé. Don José Carmen s'inscrit dans la lignée des traditions amérindiennes pour lesquelles chaque parcelle de l'Univers est une composante de l'Esprit en interaction les unes avec les autres.

    Alors qu'il était en périple pour révéler les richesses des traditions ancestrales quant à l'accession à la santé, Yvo Perrez Barreto, documentariste rencontre Don José Carmen. Il s'empare des découvertes de Don José Carmen pour les faire connaitre. Des scientifiques travaillent avec lui pour comprendre ses méthodes. Ils sont obligés de se rendre à l'évidence : alors qu'un agriculteur classique utilise 500 kg de fertilisants à l'hectare, brûlant la terre et la vie qui la compose, Don José Carmen utilise 700 g de produits naturels. Ils obtient 150 tonnes d'oignons à l'hectare pour 16 tonnes habituellement, des choux de 45 kg... Il permet aux plantes de développer leurs propres défenses aux attaques, évitant tous produits phytosanitaires. Ces résultats sont attestés par l'Université d'agronomie de Chapingo au Mexique.

    La qualité nutritive et la saveur des légumes ont été reconnues par Jean Marie HUVAC, Maître de Conférences du Laboratoire de Biologie Végétale Appliquée au Muséum D’histoire Naturelle de Paris.

    Il sait également quels arbres associer et de quelle façon pour faire venir la pluie sur des territoires arides.

     

    Le livre de Yvo Perez Barrato et le documentaire  "L'Homme qui parle avec les plantes",

    Le documentaire "Pluie Maya sur l'Andalousie"

    ici

     

     


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