• Comme un voyage…Ce serait…

    Des ports d’ocre épicé, des collines aux trilles légères, des vallons cannelle, des crevasses charbonneuses, des ressacs odorants, des arêtes pulvérulentes, des criques couleur nuage, des vents terre de sienne, une neige incandescente,

    Comme le vol d’une libellule

    … ou le feulement d’un lynx.


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  • Le paradis

    C'est une légèreté indigo

    Comme une sirène à la mer


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  •  

    Je la voyais descendre les quelques marches du perron.

    La regardais s’envoler légère,  au-dessus de l’escalier,

    Se poser dans l’allée du jardin.

     

      Ravissement.

     

    Son pied, qu’elle avait menu et gracieux,

    Se lovait sur le sol en un mouvement souple.

    Sa cheville fine se ceignait d’un bracelet liane.

     

    Elle sortait ce soir comme tous les soirs

    Portant un fourreau fluide qui la moulait sans exagération.

    Une de ces choses extrêmement réussies, à la taille basse.

     

    Les courbes discrètes de son long corps

    Dessinaient la structure du tissu

    En un plissé délicieux.

     

    Encore une fois, elle m’échappait.

    Rien n’avait été dit entre nous.

    Et rien ne serait dit.

     

     

    Je restais ainsi à l’observer depuis la fenêtre.

    Soir après soir, elle disparaissait 

    Pour aller se jeter dans les bras d’inconnus

    Toujours autres.

     

    Elle revenait de ses évasions sensuelles et tendres,

    conquise.

    Ses yeux langoureux brillaient d’un éclat sauvage.

    Le parfum de sa peau mêlé aux effluves de transpiration

    Trahissait l’embrasement de sa passion.

     

    Elle était désirable à me rendre fou.

     

     

    Je retenais une longue plainte.

    Ne disais rien.

    La regardais se déshabiller

    En longs mouvements coulés.

     

    C’est elle qui orchestrait nos échanges.

    Et pour le moment,

    Elle n’était pas décidée à se donner.

     

     

    Elle enlevait ses atours

    Qui s’étalaient sur le sol.

    S’éloignait vers la baignoire.

     

    Le métronome de ses deux croissants de lune

    Se balançait de gauche à droite,

    De droite à gauche.

     

    … J’entendais le clapotis de l’eau...

    Voile translucide. 

     

    … Enfin, elle s’approchait de moi.

    Nue, elle avançait ses longs doigts

    Et les posait sur mes touches noires et blanches

    Charnelle.

     

    Toutes mes fibres se mettaient à vibrer,

    M’autorisant à lui dire combien je l’aimais.

      Elle m’entrainait

    De son doigté ferme et puissant

    Dans l’alcôve de nos symphonies

    Où, pour elle, je mourais d’amour.

     

     

    Voir l’œuvre qui a inspiré ce poème, ici


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  • Il grimpe au sommet du sapin  

    Sautille de branche en branche  

     

    Il court sur les chemins

    Saute à cloche pied de brin d'herbe en brin d'herbe

     

    Il longe vif et déterminé

    Le bord du lac paisible

     

    Il pénètre à pas de loup

    Dans les chaumières esseulées

     

    Il soulève le rideau des chambres endormies

    Caresse l’épaule alanguie des amants enlacés

     

    Il révèle la délicatesse d’un pétale frémissant 

    Ourle gaiement la bordure des nuages.

     

     Joue hardiment des mélodies de feu

    Jette à la volée des poignées d'étoiles          

     

    Il donne de la douceur aux roux de l’automne

    Souligne avec art la tristesse de l’hiver

            

    Il borde la paupière du nourrisson ébloui

    Allume l'eau transparente de l'oeil endormi

     

    Il règne sur le jour de tout son éclat

    Il laisse la nuit aux bras de la voie lactée.

                

     


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  •  

    Un fil perle à la grille.

    L'arc capture la lumière.

    Prison en relief.

     

    Art marginal.

    Beauté régulière des traits translucides.

     

    L'araignée a tissé les haubans de son gréement.

    Le temps démêle l’œuvre légère.

    Le vent la souffle.

     

    Art éphémère.

    Fragilité.

     

     


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  •  

     

     

    Au fond des bois 

    La litière d'un feu

    Des cendres

    Triste jonchée de feuilles

     

    Le sol craque

     

    Un pied nu s'avance

    L'orteil remue la poudre grise

     

    Un éclat rouge lumineux

     

    Sursaut, recul

    Silence

     

     

     

    Voir l’œuvre qui a inspiré ce poème, ici

     

     


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  •    

    En chemin, j'ai rencontré ...

     

    Une vieille femme mauvaise

    Dont la bouche crache des épines

    Ça fait au cœur du ventre une grande balafre rouge.

     

    En chemin, j'ai rencontré...

     

    Une jeune femme africaine

    Qui aime les chocolats

    Avec un  sourire grand comme un  feu qui réchauffe

     

    En chemin, j'ai rencontré...

     

    Un médecin aux gestes doux

    Qui parle peu 

     Il fait du vélo pendant les vacances par collines et rivières

     

    En chemin, j'ai rencontré...

     

    Une colonie d'infirmières

    Elle porte une montre

    A secondes précipitées

    qui dit "Vite, je n'ai pas le temps !".

     

    En chemin, j'ai rencontré...

     

    Des dunes, des chardons

    J'ai croisé un grand marécage

    Je suis montée sur des échasses.

     

    En chemin...

     

    Je suis arrivée

    A un carrefour.

    Il en part des sentiers, des impasses,

    des passages boisés aux doux parfums.

     

    Voir l’œuvre qui a inspiré ce poème, ici

     

     


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  •  

    L’eau s’écoule. Longs filaments serrés.

    Traits d’argent, jets d'écailles.

    Chevelures vertes aux flancs offerts.

     

    L’enfant s’avance.

    Petits pas frissonnants.

    Ricochet. Éclaboussure.

     

    Un éclat de rire traverse l’azur.

     

    Voir l’œuvre qui a inspiré ce poème, ici

     

     


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